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Les Lutteurs

[1909 - 1910]

Natalia Gontcharova

Pour cette scène de lutte improvisée ou organisée dans une foire, Gontcharova couvre avec véhémence la toile d’une peinture opaque et grasse aux couleurs saturées. Sa touche est brute, les contours des figures nets et épais. Le contraste chromatique est volontairement fort : le vert et le rouge s’entrechoquent et se complètent tout à la fois. L’ocre jaune, à la fois terreux et lumineux, surgit des masses sombres de l’ensemble. Il s’agit d’une scène de lutte traditionnelle. Le lutteur de gauche porte un maillot rouge, dégageant ses larges épaules et ses bras nus. Sa cagoule ne montre que les yeux et l’orifice de la bouche. L’homme nous regarde ahuri, effrayant, animal. L’autre lutteur, dont on ne voit pas la tête, est sommairement peint en une grosse masse vert foncé. Cette lutte, dans sa simplicité brutale et son caractère gratuit, rappelle la fascination de l'avant-garde russe prérévolutionnaire pour les passions « primitives », tout comme elle incarne leur volonté combative. 
Une autre version très semblable de cette scène, peinte par Natalia Gontcharova entre 1908 et 1909, est conservée au Musée russe de Saint-Pétersbourg. C'est probablement cette version qui fut présentée lors de l'importante première exposition du groupe du Valet de Carreau à Moscou fin 1910.


Pour aller plus loin

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Vidéo

Les Lutteurs et la peau

Un épisode de la série « Correspondances », présenté par le biologiste Jean-Claude Ameisen

Produite par Le Blob

Durée : 1 min. 28