László Moholy-Nagy

Un centaine de photogrammes réalisés par László Moholy-Nagy entre 1922 et 1943.

Le parcours de l'exposition est chronologique. Il est également organisé selon les lieux de production des photogrammes, ce choix étant justifié par la forte influence du contexte sur l'oeuvre de Moholy-Nagy : la proximité avec les avant-gardes à Berlin, l'émulation intellectuelle autour du Bauhaus à Weimar puis à Dessau, le retour à l'enseignement à Chicago.

Berlin 1922-1923 :

L'artiste réalise ses premiers photogrammes en 1922 à Berlin. Il utilise alors du papier à noircissement direct qui ne nécessite pas de chambre noire. Cette première période se caractérise notamment par des compositions géométriques, proches de ses toiles constructivistes. Dès 1923 ses photogrammes sont publiés, notamment dans la revue américaine Broom. Une influence du groupe Dada se fait également ressentir : Kurt Schwitters ne s'y trompe pas quand il publie des photogrammes de l'artiste dans sa revue

Merz.

Berlin et Weimar 1923-1925 :

C'est au début de cette période que Moholy-Nagy commence à travailler ses photogrammes en chambre noire. Après avoir utilisé des objets aisèment reconnaissables (des verres par exemple), il crée de petites constructions tridimensionnelles, puis des papiers pliés.

Dessau 1925-1928 :

En 1925 le Bauhaus déménage à Dessau. Parallèlement, Moholy-Nagy voit ses recherches sur sa sculpture cinétique Modulateur espace-lumière avancer. On observe des effets lumineux différents, modulés par des éléments de papier découpé, par exemple.

"Photogramme", par László Moholy-Nagy, in Peinture, Photographie, Film, 1925 :

"En pratique, on exploite la photosensibilité du support photographique en faisant tomber la lumière à travers les objets [...] au moyen de divers dispositifs. Ce processus peut s'opérer alors avec ou sans appareil, la technique consistant à enregistrer un jeu différencié de lumière et d'ombres.

Cette méthode autorise la mise en forme de la lumière qui, en qualité de nouveau moyen de création, devra être utilisée de manière autonome, à l'instar de la couleur en peinture ou du son en musique. J'appelle photogramme, cette mise en forme d'une matière récemment conquise, la lumière recelant un fort potentiel créatif."

L'exposition est organisée avec le soutien de Magyart, saison hongroise en France, de l'AFAA et de la Communauté urbaine de Lille.