Les grands plongeurs noirs
1944

Les grands plongeurs noirs
1944
Domain | Peinture |
---|---|
Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 189 x 221 cm |
Acquisition | Dation, 1982 |
Inventory no. | AM 1982-102 |
Detailed description
Artist |
Fernand Léger
(1881, France - 1955, France) |
---|---|
Main title | Les grands plongeurs noirs |
Creation date | 1944 |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 189 x 221 cm |
Inscriptions | D.S.B.DR. : 44 / F. LEGER |
Acquisition | Dation, 1982 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1982-102 |
Analysis
La série des « Plongeurs », travaillée durant plusieurs années pendant l’exil américain de Léger, procède de deux visions successives. Avant la guerre, il avait observé à Marseille de jeunes dockers qui se baignaient dans le port : « J’ai tout de suite été emballé par la trajectoire de leurs corps brunis dans le soleil, et puis dans l’eau. Un mouvement fluide, épatant […] ». Puis à New York, c’est la vision démultipliée du même motif dans une piscine, où une centaine de baigneurs plongent et nagent en tous sens : « À qui la tête, à qui les jambes, les bras, on ne savait plus, on ne distinguait plus » (Dora Vallier, « La vie fait l’œuvre de Fernand Léger », art. cité, p. 156). En mouvement perpétuel, hors de l’eau, ou dans l’eau, les corps sont délivrés de la pesanteur, ils ne touchent plus terre.
Plusieurs toiles magnifiques – Les Plongeurs (1941-1942, New York, MoMA), ou Plongeurs sur fond jaune (1941, Chicago, Art Institute) – décrivent ainsi une mêlée de figures géantes, traitées en grisaille et fortement ombrées, une chute des corps presque michelangelesque sur un fond de formes colorées abstraites, traitées en aplats.
Plus tardive, la grande toile du Musée (cat. rais. VII, n o 1154) fait évoluer le motif dans une direction plus radicalement abstraite. Les corps aplatis des plongeurs, colorés de teintes vives et contrastées, se détachent sur un fond clair. Comme les pièces découpées d’un puzzle ou les éléments d’un Meccano enfantin, des silhouettes simplifiées, presque interchangeables, s’ajustent et s’emboîtent étroitement. À première vue très lisible, l’entrelacement de ces rubans de couleur – plus subtil qu’il n’y paraît – dessine un motif puissamment dynamique.
Isabelle Monod-Fontaine
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007