Hommage à Philippe Thomas

Le 23 mars 1987, à 18h30 dans la salle de cinéma du Centre Pompidou, une centaine de personnes venait assister à une conférence de Philippe Thomas, intitulée Pour un art de société. Sur le carton d'invitation on pouvait lire :

« Après Michel Tournereau, qui le citait à comparaître (in : PUBLIC n°3, 1985), après l'exposition "Fictionnalisme" qui lui rendait hommage Philippe Thomas sort pour la première fois de la réserve dont il semblait avoir fait une obligation. Une prise de parole qui est déjà en soi un événement. » Par un double je(u), Philippe Thomas attire notre attention sur la vérité de l'art comme de l'identité. Peut-être est-il impossible, au fond, d'énoncer cette vérité. Se dévoilera-t-elle alors tout au moins par l'entremise d'une fiction ?

Philippe Thomas (1951-1995) apparaît sur la scène de l'art à la fin des années 1970 au sein du groupe IFP. À partir de 1985, il se lance dans une entreprise singulière qui l'occupera jusqu'à sa mort, dix ans plus tard : « fictionnaliser » le monde de l'art. Inaugurée par une exposition-manifeste, « Fictionnalisme », à la galerie Claire Burrus, son œuvre se construit comme un gigantesque jeu, un « art de société », où l'artiste ne cessera d'organiser sa propre disparition. Ainsi, à partir de 1987, date à laquelle il fonde l'agence LES READY-MADE APPARTIENNENT À TOUT LE MONDE®, les œuvres qu'il produit apparaissent sous de multiples signatures, empruntées à des personnes bien réelles, c'est-à-dire les collectionneurs auxquels l'agence proposait « d'entrer dans l'histoire de l'art »...

Projection inédite :

- Pour un art de société. Conférence de Philippe Thomas

Centre Pompidou, 23 mars 1987 / 70'

- Philippe Thomas décline son identité

Une pièce à conviction en un acte et trois tableaux

Daniel Bosser / Représentation au Musée de Grenoble, 23 mars 1988 / 70'

Renseignements :

Paul Bernard, 01 44 78 41 02