Images pour la lutte contre le sida

L’exposition Images contre le sida présente les 37 affiches que le Ministre de la culture, Jacques Toubon, a commandées à l’association Artis, en vue d’une exposition destinée à itinérer dans 1000 lieux différents : mairies, écoles, casernes, musées, théâtres, bibliothèques, etc.

37 artistes, très divers de par leur origine, leur langage, leur choix esthétique, ont ainsi exprimé leur propre vision de ce fléau : Roman Cieslewicz, Dennis Adams, André François, Tibor Kalman, Jana Sterbak, Christopher Wool, Antoni Muntadas, Joan Rabascall, Anthon Beeke, Michel Quarez, Anne-Marie Juge, Patrick Corillon, Alain Le Quenec, Glen Baxter, Zush, Pierre Bernard, Moebius, Marlene Dumas, Victor Burgin, Marylène Negro, Gérard Paris-Clavel, Sophie Calle, Paul Brühwiler, Claude Lévêque, Roger Pfund, Jean-Charles Blais, Uwe Loesch, Peret, Alfredo Jaar, Werner Jeker, Rob Scholte, Neville Brody, Martin Kippenberger, Topor, Chéri Samba, Ben, Robert Combas, Jochen Gerz.

Privilégier le sujet à la forme, c’est le chemin qu’a choisi Artis depuis de nombreuses années, et le sida, chargé de tous les tabous liés au sexe, au sang, à la mort et à la culpabilité, leur a semblé relever de ces questions essentielles.

Parce qu’il s’agissait de toucher le public le plus large, les approches artistiques les plus diverses sont ainsi représentées. Il fallait que ces créations puissent devenir autant d’outils de sensibilisation et de réflexion pour toutes sortes de partenaires au niveau local.

L’édition à 1000 exemplaires de l’exposition a permis de répondre aux objectifs de diffusion à grande échelle. Pour ce faire, il fallait utiliser un médium, l’affiche, réputée sans intérêt par bon nombre de médiateurs culturels. Pourtant, grâce à la très forte implication des artistes vis-à-vis du sujet posé, et à la qualité de leurs propositions artistiques, ainsi qu’au travail exceptionnel de Michel Caza et de son équipe, ces affiches imprimées en sérigraphie parviennent à une émouvante beauté.

Ces affiches d’artistes sont là pour nous conduire à une réflexion plus profonde sur les aspects psychologiques, affectifs et sociaux engendrés par la maladie. L’image fait lien avec l’Autre. Dans ce face-à-face, il est préférable de laisser agir son inconscient et, peut-être, de découvrir un autre écho, un autre soi-même. L’image est depuis longtemps contagieuse, et pourrait nous aider à souder une communauté mise à mal par cette épidémie mondiale.

Une exposition qui se présente donc, pour chacun, comme une source de réflexions, d’échanges, de dialogues et de confidences.

D'après le catalogue de l'exposition