Oil a Symphony : Écrit sur le vent

Près de trente ans auparavant, à l’aube du cinéma moderne, Oil, A Symphony in Motion (1933) annonce le contexte du mélodrame « Sirkien ». Réalisé par le collectif amateur Artkino, ce court métrage avant-gardiste exalte les valeurs du productivisme dont les derricks érigés dans le désert texan apparaissent comme les totems. Dans cette fable énergétique, dans laquelle le pétrole est le véritable protagoniste, les ranchs disparaissent, remplacés par les forages comme les chevaux le sont par les automobiles. Écrit sur le vent est la contrepartie obscure de Oil, A Symphonie in Motion : la modernité optimiste et sans état d'âme des années Trente a pris des teintes crépusculaires et le mythe américain construit sur la confiance en l'exploitation illimitée des ressources naturelles vacille, comme au bord du gouffre, au bord des puits de pompage.

Jean D. Michelson & M.G. McPherson, Oil: A Symphony in Motion, 1933, 35 mm (numérisé), nb, son, 8 min
Douglas Sirk, Écrit sur le vent, 1956, 35 mm (DCP), coul., son, 99 min - vostf