My Flower Bed
1962

My Flower Bed
1962
Ámbito | Oeuvre en 3 dimensions |
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Técnica | Ressorts à matelas en métal cousus dans une toile fine formant deux gaines, 174 gants en jersey de coton remplis de bourre de coton, crin et autres fibres, peints en rouge à la bombe |
Medidas | 250 x 250 x 250 cm |
Adquisición | Achat, 1994 |
Inventario | AM 1994-292 |
Información detallada
Artista |
Yayoi Kusama
(1929, Japon) |
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Título principal | My Flower Bed |
Fecha de creación | 1962 |
Ámbito | Oeuvre en 3 dimensions |
Técnica | Ressorts à matelas en métal cousus dans une toile fine formant deux gaines, 174 gants en jersey de coton remplis de bourre de coton, crin et autres fibres, peints en rouge à la bombe |
Medidas | 250 x 250 x 250 cm |
Adquisición | Achat, 1994 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventario | AM 1994-292 |
Análisis
Yayoi Kusama vit aux États-Unis entre 1957 et 1973. Elle se fait une place dans l’avant-garde new-yorkaise avec ses « Accumulations », meubles de récupération couverts de protubérances phalliques en tissu rembourré, qu’elle expose en 1962 et 1963 à la Green Gallery. Cette phase de son art culmine en 1963 avec l’installation Aggregation: One Thousand Boats Show , qui étend le principe de l’accumulation à l’échelle de la Gertrude Stein Gallery. Pour l’artiste, le réseau étouffant, la répétition compulsive traduisent sur un mode cathartique les obsessions et les hallucinations qui la hantent depuis l’enfance. My Flower Bed, une des œuvres emblématiques de cette forme d’autothérapie artistique, a figuré en couverture d’ Art Voices à l’automne 1965, montrant Kusama allongée dans ses méandres souples. « J’ai fait mon Flower Bed , explique-t-elle, spécialement pour y dormir. […] Emplie de solitude, incapable de dormir, je me love dans mon Flower Bed pour la nuit parce que les fleurs sont douces et aimantes. Je suis alors comme un insecte qui revient à sa fleur pour la nuit ; les pétales se referment sur moi comme l’utérus de la mère protège l’enfant à naître. […] Jusqu’à l’aube, les fleurs de mon Flower Bed vont se balancer dans la brise nocturne et me caresser tranquillement, car la nuit est le temps de l’amour et du sexe. » Avec ses matériaux mous qui se répandent au sol, cette sculpture suspendue, entre érection et détumescence, est d’une précocité remarquable par rapport à la chronologie admise de l’Anti-Form et de l’art postminimal. Ses caractéristiques visuelles comme sa forte charge existentielle la situent non loin de certaines œuvres d’Eva Hesse, par exemple. C’est dire l’importance de cette artiste, réévaluée depuis peu seulement.
Arnauld Pierre
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007