André Masson

La seule justification d’une œuvre d’art […] est de contribuer à l’élargissement de l’homme, à la transmutation de toutes les valeurs, à la dénonciation de l’hypocrisie sociale, morale et religieuse et par conséquent à la dénonciation de la classe dominante, responsable de la guerre impérialiste et de la régression fasciste.

André Masson*

Cette œuvre s’inscrit dans la période surréaliste d’André Masson par les thèmes de la violence, la mort, de la transformation et de la renaissance. Marquée par l’automatisme psychologique :  en appliquant de manière aléatoire du sable fixé par la colle sur la toile peinte, Les Chevaux morts est probablement une référence aux nombreux chevaux morts pendant la Première Guerre mondiale mais surtout à son expérience traumatisante de soldat, où grièvement blessé, il est laissé pour mort au fond d’un cratère d’obus. Les tracés sur les couches du sable rappellent les dessins à l’encre, rapides et enlevés que Masson réalise à la même époque. La première série de tableaux de sable est réalisée à Sanary dans le Var, où séjourne Masson à l’automne 1926. Les dessins abstraits et les formes de chevaux esquissées ne permettent pas une interprétation unique et directe, ce qui invite le spectateur à explorer ses propres interprétations. Si à l’époque, André Masson est inspiré par l'esthétique et la philosophie d’André Breton, il s’en éloigne deux ans plus tard, lui reprochant son dogmatisme et son puritanisme.

*André Masson, Cahiers d’Art, n°1-4, 1939,