Untitled
circa 1962
Untitled
circa 1962
Ryman traite ici la touche comme un module autonome et la surface comme un tourbillon.
C'est dans les années 1950 que Robert Ryman délaisse la musique pour se consacrer à la peinture. Son œuvre consiste en une exploration de ce que Paul Klee nommait « l'anatomie du tableau ». Ryman décline, avec une impressionnante logique, tout ce qui fait partie physiquement de la peinture, depuis l'outil, en passant par le geste et jusqu' au mode de fixation du tableau sur le mur. Très tôt, l'artiste privilégie le blanc parce qu'il « est seulement un moyen d'exposer d'autres éléments de la peinture ».
| Domaine | Peinture |
|---|---|
| Technique | Huile et gesso sur toile de lin, bois, papier |
| Dimensions | 31 x 31 cm |
| Acquisition | Achat, 1986 |
| N° d'inventaire | AM 1986-250 |
Informations détaillées
| Artiste |
Robert Ryman
(1930, États-Unis - 2019, États-Unis) |
|---|---|
| Titre principal | Untitled |
| Date de création | circa 1962 |
| Domaine | Peinture |
| Description | Toile de lin non tendue, collée par endroits sur un fond en bois encadré par une baquette en bois recouverte par une bande de papier autocollant peinte |
| Technique | Huile et gesso sur toile de lin, bois, papier |
| Dimensions | 31 x 31 cm |
| Inscriptions | Signé sur la toile de lin, en bas au milieu : RYMAN |
| Acquisition | Achat, 1986 |
| Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
| N° d'inventaire | AM 1986-250 |
Analyse
Robert Ryman arrive à New York en 1952, avec l’idée de devenir saxophoniste de jazz. N’ayant jusque-là témoigné d’aucun intérêt particulier pour la peinture, il visite néanmoins les musées et, au fil des emplois destinés à assurer sa subsistance, devient gardien au MoMA (qui compte aussi parmi son personnel de l’époque Sol LeWitt et Dan Flavin, avec qui il fait connaissance). Il peut donc examiner à loisir les œuvres des grands peintres modernes, à commencer par Matisse dont il remarque, comme par anticipation de son propre credo esthétique, qu’« il parvenait à faire en apparence très peu de choses et à les rendre énormes ». Autour de 1955, il décide d’abandonner la musique et de se consacrer à la peinture. Se détournant de tout apprentissage traditionnel, il cherche immédiatement à expérimenter les possibilités offertes par les divers outils et matériaux. Chaque élément de ce que Klee nommait « l’anatomie du tableau » est ainsi mis à l’épreuve, décliné (changements de format, de support, de médium, d’instrument, de geste), puis confronté à d’autres, selon une patiente logique exploratoire. La couleur blanche n’est pas d’emblée privilégiée, mais devient rapidement le différentiel autour duquel vont s’organiser toutes les variations. La présente œuvre, où apparaissent distinctement d’autres couleurs, fait partie d’un ensemble de petites toiles non tendues sur châssis que le peintre exécute en 1960-1962. La touche y est traitée comme un module autonome servant à articuler la surface de façon dynamique, presque tourbillonnante. On notera la manière dont la signature, libérée de tout caractère purement extérieur, additionnel, joue à part entière dans l’économie visuelle de la peinture.
Jean-Pierre Criqui
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007
Événements
Bibliographie
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DIDI-HUBERMAN (Georges).-L''Empreinte .- Paris : éd. du Centre Pompidou, 1997 (n° 100, cit. p. 228, repr. p. 229) . N° isbn 2-85850-903-4
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BLISTENE (Bernard). - Une histoire de l''art du XXe siècle. - Paris : Editions Beaux-Arts (hors-série), 2001 (cit et reprod. coul. p. 112) . N° isbn 9782842783273
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Collection art contemporain : Paris, Musée national d''art moderne, sous la dir. de Sophie Duplaix. - Paris : Centre Pompidou, 2007 (cit. p. 402, repr. p. 403) . N° isbn 978-2-84426-324-7
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