André Breton

On s’y faufile entre des rayons de livres, des rangées de fétiches africains et océaniens, des tableaux de l’espèce alors la plus révolutionnaire…, comme autant de voiles cinglantes vers les plus aventureux horizons de l’esprit.

Guillaume Apollinaire^*

Le Mur de l’Atelier d’André Breton, entré par dation dans la collection du Musée national d’art moderne en 2003, est une reconstitution de la seconde pièce de l’appartement de la rue Fontaine à Paris, occupé par l’écrivain, de 1922 à sa mort en 1966. Les 212 œuvres d’art et objets qui y sont regroupés évoquent l’esthétique surréaliste défendue par Breton dans ses écrits et à travers sa collection qu’il n’a cessé d’enrichir. Il attribue cet « irrésistible besoin de possession » au désir de « s’approprier les pouvoirs des objets » ayant suscité en lui surprise et interrogation. Autour d’œuvres de Pablo Picasso, de Francis Picabia, de Joan Miró, d’Alberto Giacometti ou de Marcel Duchamp, sont soigneusement accumulées des pièces en résonnance avec sa poétique de « l’œil à l’état sauvage, œil premier, libre de toute entrave » : des tableaux, des masques et des objets océaniens, précolombiens et nord-américains, ainsi que des objets trouvés, des pierres, des racines, des insectes. Dans cette salle sont également présentées des œuvres de sa collection personnelle ou en écho avec le mouvement surréaliste dont André Breton est le théoricien. 

L’atelier d’André Breton est présenté au Musée, niveau 5, salle 21.

*Guillaume Apollinaire, in A. Breton, Entretien radiophonique (1952) ; cité par R.-C. Giraud, André Breton, collectionneur, Jardin des arts, n° 67, mai 1960, p. 33.