Une histoire du cinéma, vol. 11

Dans Artificial Light, le cinéaste et photographe américain Hollis Frampton (1936-1984) filme un groupe d’amis artistes en train d’exécuter des simples gestes. Carl Andre, Twyla Tharp, Rosemarie Castoro, Lee Lozano, Robert Huot boivent un verre, fument, conversent. Les prises de vue sont soumises à une vingtaine de variations – obtenues par interventions directes sur pellicule ou au tirage optique. Le résultat est, selon les mots de l’artiste, une sorte de « livre de recettes de ce qu’on peut faire à un morceau de pellicule ».

 Suivent L’Homme nu, La source de la Loire et La vache qui rumine, du cinéaste lyonnais Georges Rey (1942) – un triptyque en noir et blanc. Trois plans de la durée d’une bobine 16mm (3 minutes), à la simplicité trompeuse, qui travaillent, non sans humour, avec les limites de la perception et la capacité d’observations des spectateurs. Deux films de l’américain George Landow (1944-2011) clôturent la séance. Remedial Reading Comprehension et What’s Wrong with This Picture détournent ouvertement les codes de la publicité et du film didactique, et désorientent complétement les destinataires des images.

* « Une histoire du cinéma » est le titre de la première exposition dédiée au film expérimental et d’avant-garde organisée par le Centre Pompidou (1976 et 1977). Reformulation des programmes de l’époque, ces séances accompagnent la parution de l’ouvrage L’Histoire d’une histoire du cinéma (Paris Expérimental/Centre Pompidou, 2023) et proposent un aperçu de la collection historique du Musée, en parcourant sa chronologie à rebours.