Artiste/personnalité
René Magritte
Peintre

René Magritte
Peintre
Nationalité belge
Naissance : 1898, Lessines (Belgique)
Décès : 1967, Bruxelles (Belgique)
© Adagp, Paris
Biographie
René Magritte, peintre par excellence de l’image mentale, développe dès ses premières toiles dans les années 1920 un style reconnaissable entre tous. Il emploie un mode de représentation neutre pour créer des images troublantes traversées par des motifs récurrents (pommes, pipes, chapeaux melons, nuages…) Avec ses jeux constants entre l’objet et sa représentation, son rapport au langage ou encore son humour corrosif, Magritte a exploité les limites de l’image picturale. Bien qu’il soit proche de courants artistiques comme le surréalisme, il entretient toute sa vie des relations distantes avec la psychanalyse, lui préférant la philosophie. Ses motifs ne sont pas à analyser en termes de symboles, mais à prendre pour ce qu’ils sont, à savoir des éléments de la vie quotidienne. « Ne cherchez rien derrière mes tableaux : derrière, il y a le mur », affirmait-il.
Fils d’un tailleur et d’une modiste, le jeune Magritte prend des cours de peinture dès 1910. Il est marqué par les affiches de cinéma, la bande dessinée ou encore le personnage de Fantômas. Le suicide de sa mère, qui se noie dans la Sambre alors qu’il n’a que 14 ans, est un épisode traumatique qu’il taira sa vie durant. Son père soutient financièrement son installation à Bruxelles en 1915. Magritte s’inscrit à l’Académie des Beaux-arts et rencontre Paul Delvaux. Très vite, le jeune peintre gagne sa vie grâce à la réalisation de travaux de commande : affiches de publicité, motifs de papier peint… Après-guerre, il se marie avec Georgette Berger, qui devient son modèle dans de nombreux tableaux, comme dans Portrait de Georgette au bilboquet (1926).
Il doit à son ami Marcel Lecomte la découverte de Dada et de la peinture de Giorgio de Chirico, à propos duquel il dira : « mes yeux ont vu la pensée pour la première fois ». Suite à cette découverte, il réalise ses premiers tableaux de mots dans lesquels il confronte l’image d’un objet et une inscription arbitraire. Il fait partie du groupe du surréalisme belge fondé en 1926 par Paul Nougé, scientifique de formation, qui donne à sa peinture une orientation « scientiste ». De 1927 à 1930, son séjour en région parisienne le rapproche des surréalistes parisiens et d’André Breton, mais il ne tarde pas à se brouiller avec ce dernier qui juge son mode de vie « trop bourgeois ».
La peinture de Magritte emploie alors un style volontairement académique, mis au service d’images fortes, mystérieuses, voire sadiques. Magritte confronte le spectateur à des sensations de malaise renforcées par la précision de son style, comme dans Le Ciel meurtrier (1927) qui reprend le motif de l’oiseau dévoré de sa célèbre peinture Le Plaisir (1927). En 1932, Magritte peint Les Affinités électives qui marque le début d’une nouvelle période de sa peinture : l’œuf vient prendre dans la cage la place de l’oiseau, et la logique se substitue aux « rencontres fortuites » chères aux surréalistes. On retrouve ce procédé dans le célèbre Modèle rouge (1935), un petit format représentant des chaussures en peau de pied. Cette nouvelle période voit sa production augmenter et les expositions se multiplier.
Jusqu’à la fin de sa vie, Magritte continue à déjouer les attentes, passant de sa « période Renoir » (de 1943 à 1945), au cours de laquelle il emprunte le style impressionniste, à sa « période vache » (six semaines en 1948 au cours desquelles il réalise une quarantaine de tableaux). Ses inventions picturales sont aujourd’hui gravées dans l’inconscient collectif.