Les spectacles vivants du Centre Pompidou

Les spectacles vivants du Centre Pompidou : un laboratoire de la création vivante en constante métamorphose
 

Depuis sa création en 1977, le Centre Pompidou s’affirme comme un lieu d’expérimentation et de croisement entre les disciplines. Les spectacles vivants y sont représentés dès l’origine, intégrés à cette utopie d’art total, où théâtre, musique, danse et performance entrent en dialogue avec les arts visuels et l’architecture. Il ne s’agit pas d’un ajout secondaire, mais d’un fondement essentiel de son identité. Ce qui distingue le spectacle vivant au Centre Pompidou, c’est sa dimension transversale : chaque artiste invité ne présente pas seulement un spectacle, mais s’inscrit dans une constellation pluridisciplinaire résonnant avec son œuvre.

Depuis quelques années, cette logique de compagnonnage artistique s’est renforcée. La métamorphose du plateau Beaubourg devient l’opportunité d’imaginer, avec nos partenaires, ce que pourrait être la place des arts vivants au 21^e siècle : un Centre Pompidou itinérant, pensé comme un laboratoire de création mobile, actif sur l’ensemble du territoire et au-delà. Le futur Centre Pompidou Francilien, qui ouvrira en 2026, en sera l’un des pôles majeurs, tout comme l’Ircam, le GrandPalaisRmn, le Festival d’Automne et la Biennale de la danse de Lyon, avec qui le Centre invente et coproduit des projets ambitieux.

En juin, Le grand palais de ma mère réunit dix ans de création au cœur d’un parcours conçu avec Mohamed El Khatib et le GrandPalaisRmn. Musée d’un nouveau genre, entre expositions, installations et médiation le jour, il s’active le soir pour des spectacles et performances.

En août, une nouvelle collaboration débute avec la Biennale Son (Sion, Suisse) autour d’installations et de performances. Le Soundwalk Collective investit la centrale-usine Chandoline, et Philippe Quesne transforme sa pièce Fantasmagoria en une installation activée : de l’effondrement des glaciers aux derniers vestiges de l’humanité.

En septembre, avec la Biennale de la danse de Lyon, des créations in situ d’Eszter Salamon, Gisèle Vienne et Dorothée Munyaneza sont présentées dans six lieux industriels ou patrimoniaux. Ces projets mettent en dialogue danse, arts visuels, musique et littérature, et interrogent notre manière d’habiter le monde. Le Centre Pompidou Francilien – fabrique de l’art dessine ses premiers contours de programmation avec l’Opéra de Massy et la Scène nationale de l’Essonne, autour d’une nouvelle version de p/\rc__ d’Eric Minh Cuong Castaing, au cœur d’une sélection d’œuvres de Sonia et Robert Delaunay issues des collections du Musée national d’art moderne.

Le partenariat avec l’Ircam se poursuit, en questionnant notre relation aux écosystèmes menacés, notamment avec Landscaping, installation d’Eszter Salamon coproduite avec la Biennale de la danse de Lyon, et Tapajós, performance de Gabriela Carneiro da Cunha, coproduite avec le Festival d’Automne.

Les spectacles vivants du Centre Pompidou renforcent leur partenariat historique avec le Festival d’Automne et investissent la Ménagerie de Verre en octobre 2025 pour Organon de Tarek Atoui et Noé Soulier, qui activent des liens entre gestes et objets. Ils accompagnent également le penseur et économiste sénégalais Felwine Sarr dans la création d’une École du soir.

La fermeture pour rénovation du bâtiment historique permet de faire vivre l’esprit du Centre Pompidou à travers des formats ouverts, dans les lieux les plus inattendus : friches, villages, cinémas, espaces publics. L’art vivant, plus que jamais, en devient le moteur.

Chloé Siganos
Cheffe du service des spectacles vivants du Centre Pompidou