Artiste/personnalité
Yves Klein
Peintre, Sculpteur

Yves Klein
Peintre, Sculpteur
Nationalité française
Naissance : 1928, Nice (Alpes-Maritimes, France)
Décès : 1962, Paris (France)
© Succession Yves Klein c/o ADAGP Paris
Biographie
L’œuvre d’Yves Klein révèle une conception nouvelle de la fonction de l’artiste. Celui-ci n’est jamais à proprement parler l’auteur d’une œuvre puisque, selon Klein, la beauté existe déjà, à l’état invisible. Sa tâche consiste à la saisir partout où elle est, dans l’air, dans la matière ou à la surface du corps de ses modèles, pour la faire voir à tous. Klein a fait de sa vie une œuvre d’art à part entière.
Yves Klein naît le 28 avril 1928 à Nice, de parents tous deux artistes. Son père, Fred Klein, est un peintre figuratif qui expose dès le début des années 1930, et sa mère, Marie Raymond, peintre abstrait géométrique, est largement reconnue à partir de 1945. Cet environnement le familiarise très tôt avec le milieu artistique, mais Yves Klein s’oriente tout d’abord vers une autre carrière. S’il peint spontanément depuis son adolescence, c’est en subordonnant la peinture à d’autres activités. Tout d’abord au judo auquel il s’initie en 1947, alors que cette pratique n’est pas encore un sport à la lettre mais se veut une méthode d’éducation intellectuelle et morale visant à la maîtrise de soi. À l’occasion d’un de ses premiers cours, il rencontre Armand Fernandez, le futur artiste Arman. En 1952, il part se perfectionner au Japon où il devient ceinture noire, quatrième dan, grade qu’aucun Français n’a atteint à cette époque. De retour en France, la Fédération Française de Judo lui refusant d’enseigner, il ouvre, en 1955, sa propre école qu’il décore de monochromes, mais qu’il est contraint, pour des raisons financières, de fermer l’année suivante.
En parallèle, Yves Klein découvre la pensée mystique de la société secrète des Rose-Croix. Les monochromes qu’il peint deviennent, pour lui, des objets de culte. Il lit régulièrement la Cosmogonie, texte fondateur de Max Heindel, dans lequel la connaissance par l’imagination est considérée comme la plus puissante des facultés humaines. En quête de l’appropriation immatérielle de l’art, Klein invente le Chèque contre une « Zone de sensibilité picturale » (1959).
Yves Klein expose ses travaux pour la première fois dans un cadre artistique en 1955 au Club des solitaires de Paris, sous le titre « Yves, peintures », avec des monochromes, comme le Monochrome orange (juin 1955). Il y rencontre le critique d’art Pierre Restany avec lequel il collaborera toute sa vie. Sa carrière de peintre est lancée.
En 1957, il entame son « époque bleue », choix de couleur confirmé par son voyage à Assise (Italie) où il découvre les ciels du peintre Giotto. Il reconnaît en lui le véritable précurseur de l’usage de la couleur bleue : uniforme et spirituelle. Klein met radicalement en œuvre cette monochromie bleue lorsqu’il parvient à fixer le pigment donnant cette texture mate si particulière de sa peinture. Une formule originale, qu’il fait valider en 1960 par l’Institut National de la Propriété Industrielle : l’IKB (International Klein Blue). Son IKB3, Monochrome Bleu (1960), est une icône de l’histoire de la peinture contemporaine. La même année, Yves Klein devenu artiste de renommée mondiale participe à la fondation du Nouveau Réalisme, tout en poursuivant ses recherches personnelles.
Les monochromes bleus ne sont qu’un aspect de son travail qui se déploie à travers différentes techniques, comme par exemple la série des Anthropométries, exécutées grâce à l’empreinte de modèles vivants féminins (ANT 82, Anthropométrie de l’époque bleue, 1960) et plus tard l’éponge imprégnée de bleu (SE 71, L’Arbre, grande éponge bleue, 1962). À partir de 1960, l’artiste multiplie les inventions et nouvelles expériences allant de l’art corporel à la performance en public. Il utilise la feuille d’or (RP3, Ci-gît l’Espace, 1960), le feu (F74, Peinture de feu, 1961), et met en place des œuvres rassemblant une trilogie de couleurs bleu, or et rose. En 1961, il réalise un ex-voto en forme de triptyque qu’il dédie à sainte Rita (la sainte des causes désespérées) en remerciement de sa première commande en Allemagne (Opéra de Geselkirchen, 1959). En janvier 1962, il orchestre son mariage avec l’artiste Rotraut Uecker comme une véritable performance. Il meurt d’une crise cardiaque à l’âge de 34 ans, en juin de la même année.